Commémoration du sixième anniversaire de la mort de Chokri Belaïd

Que toute la lumière soit faite
Le verdict final dans le procès tarde à être rendu six ans plus tard, mais le comité de défense de Chokri Belaïd ne désarme pas et garde le poing levé en signe de défi pour l’honneur du martyr de la nation.
Un rassemblement de soutien des sympathisants du martyr Chokri Belaïd, lâchement assassiné en 2013, a eu lieu hier matin à l’avenue Habib-Bourguiba de Tunis. Une immense tragédie nationale avait commencé le jour même de l’assassinat d’un militant qui marquera à jamais l’histoire de la Tunisie. Chokri Belaïd demeurera celui qui aura payé de sa vie pour la consolidation de la démocratie tunisienne. Il est parti pour l’éternité un triste mercredi 6 février 2013. Il y a de cela six ans, jour pour jour, que la conscience nationale de tout un peuple s’est éveillée pour sortir des ténèbres vers la lumière qu’avait allumée feu Chokri Belaïd à l’endroit de la nation entière. Des slogans hostiles au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ont été scandés par les organisations et partis présents sur place aux cris de « Vivant ! Belaïd est toujours vivant ! » Il y avait des membres du Front Populaire, du Parti unifié des patriotes démocrates, l’Union des jeunes patriotes démocrates.
Evolution du procès lente mais sûre…
Walid Slama, membre du comité central du parti Watan unifié, a été interrogé sur place au lieu du rassemblement pour rendre compte des dernières évolutions dans le procès qui dure depuis six ans sans avoir donné son verdict final. Il appuie formellement la pression qu’exerce et maintient le comité de défense de Chokri Belaïd dans le procès et dévoile le dessous des cartes dans l’évolution de ce long et interminable combat jusqu’à ce que lumière soit faite sur ce lâche assassinat : « Les investigations sont dans un état de nette progression par rapport aux autres années. Il y a du nouveau et ce grâce au comité de défense de Chokri Belaïd. Ce comité a demandé au tribunal de faire le tri dans les appels rendus et reçus par le terroriste Abou Yadh. Une deuxième demande a été faite par le comité de défense pour reproduire le bulletin des antécédents judiciaires et sécuritaires se rapportant à Abou Yadh. Dans le dossier, il n’est pas mentionné le passé d’Abou Yadh avec la justice tunisienne. Les investigations du comité de défense ont conclu que ce terroriste a été condamné successivement en 1992 et 1996 pour son appartenance à l’actuel parti Ennahdha. Il y a une relation organique directe entre Abou Yadh et le mouvement Ennahdha qui n’a pas été divulguée. Abou Yadh reste le suspect numéro un devant Kamel Ghadhghadhi et Hakim». Il faudrait aboutir à un verdict qui condamne les vrais coupables de l’assassinat de Chokri Belaïd et de toutes les opérations terroristes qui ont eu lieu en Tunisie depuis 2011», selon ses dires. Dans un même son de cloche, Thouraya Krichène, membre du bureau politique du Parti unifié des patriotes démocrates, livre son message : « Nous voulons connaître la vérité sur qui est derrière ces assassinats pour lever la main sur l’appareil judiciaire sur l’ensemble du pays. Le comité de défense a mis la pression pour faire avancer le dossier en faveur du dévoilement de la vérité. Il ne s’agit ni d’un buzz médiatique, ni d’un buzz politique. Il ne faut plus masquer cette vérité sur l’implication d’Ennahdha. Notre parti dénonce également l’assassinat de Brahmi. Il y a une bataille juridique dans le procès entre la défense et l’avocat Selliti qui nuit au bon déroulement du procès. Il ne s’agit pas de la défense de l’assassinat d’une seule personne.» Il y a là inévitablement tout un processus qui doit continuer pour préserver l’intérêt de la Tunisie face au péril terroriste et sécuritaire entrevu en 2015 et les années antérieures. Mme Krichène a dénoncé les agitations de certains partis politiques d’obédience islamiste tels qu’Ansar Chariaa qui cautionnent le fonctionnement de l’école coranique de Regueb, récemment fermée pour cause d’exploitation des enfants, dont la source de financement reste inconnue et mystérieuse. C’est carrément l’enfance qui est menacée par de tels agissements.
En marge de la commémoration du sixième anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaïd, une tente a abrité une galerie de photos et d’images du martyr. Sur fond de musique composée de chansons patriotiques, autour du chapiteau, des tracts et des communiqués ont été remis aux passants pour témoigner du combat des partis de gauche en faveur de l’emploi des jeunes et la dignité humaine.
M.S.K.

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