Reportage — Reprise, hier, des cours dans les collèges et lycées


Le calme après la tempête

L’accalmie entrevue ces derniers jours augure une année scolaire qui ne se terminera pas en queue de poisson !



Hier, c’était le jour de la grande reprise après une semaine de vacances scolaires, mais pas seulement celles qui sont programmées. Les vacances forcées qu’ont obtenues la majorité des écoliers ces dernières semaines pour cause de perturbations des cours se sont fait longues, très longues pour des parents épuisés et des élèves martyrisés. La fin des vacances d’hiver laisse donc place à une reprise particulière marquée par de nombreuses interruptions dans l’agenda scolaire des élèves. Ils ont été pris en otage entre les revendications syndicales de leurs enseignants et la colère de leurs parents impuissants dans ce long et pénible bras-de-fer.
On s’est rendu tour à tour dans le collège de la Rue Lénine pour rencontrer au pas de la porte le directeur qui a prêté sa voix pour dévoiler les contours de l’embellie dans les rapports entre les différentes parties. Notamment, après le consensus entre le syndicat de l’enseignement secondaire (Fges) et le gouvernement autour des revendications des enseignants.
M. Hassen Bejaoui, directeur du collège Rue Lénine, nous a reçu dans son bureau. Il se voulait à la fois rassurant et optimiste, annonçant sur un ton nuancé et réprobateur : «Les cours scolaires ont repris de façon normale depuis ce lundi matin. Par ailleurs, je juge que les parents doivent s’impliquer davantage dans le suivi des cours et études de leurs enfants. Ils doivent nous appuyer dans la perspective des examens pour rattraper le temps perdu». Il appelle à ce que tout le monde : parents, élèves, enseignants mettent la main à la pâte pour achever convenablement l’année et éviter l’année blanche.
A l’extérieur, le rythme scolaire fait de cours interrompus pour certaines classes contraste avec les propos du directeur d’école. Devant le portail des collèges et lycées de Tunis, on entrevoit des groupes d’élèves dispersés dehors ça et là à palabrer en attendant le prochain cours…
Le grand soulagement
On a pu remarquer aussi le soulagement, toutefois teinté d’un soupçon d’inquiétude, des parents d’élèves contents de voir leur progéniture reprendre paisiblement le chemin de l’école et retrouver les bancs des classes. Ridha B, père d’un garçon inscrit au collège de la Rue Lénine ne fait pas la fine bouche : «Je suis pleinement soulagé de voir mon fils se rendre de nouveau aux cours tout sourire après la période de jachère dans ses études et devoirs qu’il a dû subir malgré lui». Ce sourire arboré chez les jeunes collégiens, on le retrouve aussi chez les élèves du lycée Habib Bourguiba.
Il est dix heures et demie, certains élèves n’ont pas cours et se regroupent devant l’établissement ou à quelques encablures à attendre jusqu’à l’arrivée du prochain cours. «On n’a pas cours d’anglais entre dix et onze heures, alors on pointe en dehors du lycée pour profiter du soleil entre filles et se raconter nos petites vacances à la maison!», raconte une lycéenne.
Un autre groupe mixte, avec leurs sacs à dos, garde le sourire et plaisante dans une ambiance bon enfant. Le calme semble revenir crescendo dans les établissements scolaires de la capitale en attendant l’embellie.
Mohamed Salem Kechiche

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